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Attractivité des métiers de l’aide à domicile : retour sur l'évènement guadeloupéen du 12 décembre 2024

Le 12 décembre 2024, l’Aract Guadeloupe a présenté aux 50 participants les résultats des derniers travaux menés sur l’attractivité des métiers de l’aide à domicile lors d’une manifestation organisée dans un hôtel au Gosier. Cette matinée d’échanges et de débats a rassemblé les professionnels de la branche (tous métiers confondus), les membres du COPIL ainsi que des lycéens et représentants de l’Éducation Nationale (équipes éducatives et représentants du bureau des entreprises).

Actualité - Publié le 27 janvier 2025 - Modifié le 30 janvier 2025

En amont de la présentation des conclusions de la consultation, la manifestation a été l’occasion de revenir sur les guides créés et actions réalisées depuis la création de l’Aract en support à la branche.

Les grandes étapes de ce projet ont été illustrées à l’aide d’affiches ainsi que des photos représentants l’animation des focus groups et des verbatims issus des réunions.

Ainsi, le contexte posé a permis la diffusion les résultats de cette consultation menée auprès des futurs professionnels (lycéens et personnes en formation continue). La consultation a été réalisée entre le 16 septembre et le 28 novembre 2024 et a recueilli 113 réponses.

Le profil des répondants est largement composé de femmes (92%) à l’image de la répartition sexuée des professionnel(le)s en poste.Concernant l’âge, il s’agit d’un public très jeune, 70% des répondants sont âgés de 15 à 17 ans, 26% entre 18 et 24 ans, 2% entre 25 et 39 et 40 et 54 ans et enfin 1% de plus de 55 ans.
Près de la moitié a déjà eu une expérience professionnelle (46%) et ils en sont largement satisfaits puisqu’au total c’est uniquement 10% des répondants qui sont « pas du tout satisfait » et « plutôt pas satisfait » par rapport aux activités réalisées et leurs attentes.

S’agissant de leur perception du métier d’aide à domicile, lorsque l’on demande de décrire ce métier à travers leurs propres mots (question ouverte), ils ont tendance à évoquer et associer les termes suivants « important » et « utile » ainsi que l’importance à créer des liens de confiance. Pour autant, dans leurs propos ils mentionnent les difficultés physiques, émotionnelles, un besoin de reconnaissance pour ce métier soit mieux valorisé.

On décèle également un décalage dans la perception des principales activités qui devront être réalisées dans le cadre de leur future activité. C’est le cas notamment avec les activités liées à la réalisation de repas qui est classé en 1ère position par les professionnel(le)s en poste (91%) alors que les futurs actifs la place en 5ème position avec 47%, idem avec l’activité des tâches ménagères respectivement à 89% contre 42%. La seule activité sur laquelle ces deux publics s’accordent sont les activités de communication (écoute, discussion) à 91% et 78% (activité en 1ère position pour les futurs actifs).

Concernant les rapports sociaux au travail, les personnes en formation accordent une plus grande importance aux relations entre collègues, avant la relation avec le bénéficiaire (73% et 70%) et en dernière position la relation avec son supérieur hiérarchique ou responsable (61%). Ce qui témoigne de l’importance du lien social entre pairs.

Tandis que pour les professionnels, les relations avec la hiérarchie sont jugées plus importantes (60 %).

Classement des priorités selon les répondants :

1. Conditions de travail (85 %) : Priorité absolue.
2. Rémunération (82 %) : Cruciale pour améliorer l’attractivité.
3. Sentiment d’utilité sociale (78 %) : Facteur clé de motivation.
4. Relations humaines (70 %) : Les relations entre collègues sont jugées essentielles.
Les professionnels et personnes en formation partagent donc des priorités proches à savoir en 1ère position conditions de travail (85 % vs 80 %) et en seconde position la rémunération (82 % vs 75 %)

Les données montrent que les personnes accordent une grande importance à des critères liés à la rémunération, aux conditions de travail et aux relations humaines. Même si des aspects plus "matériels" comme le salaire priment, mais les aspects liés au développement personnel et à la qualité de vie au travail sont également très importants.

Enfin, les motivations pour le choix d’orientation et projets d’insertion :

Motivations principales :
o 92 % mettent en avant l’envie de "servir les autres".

o Prévalence du "caring" : Un moteur dominant dans les choix des jeunes. Les chiffres qui interrogent/interpellent :

o 21% disent ne pas avoir choisi cette filière

o 17% choisissent la modalité « autres » pour justifier leur choix d’orientation

Ce qui corrobore la question suivante, lorsque l’on interroge les différents moyens par lesquels les répondants ont découvert ces métiers :

o La majorité répond par hasard (à 35%).

o 34% ont été sensibilisées suite à un stage de découverte.

o 33% ont été encouragées par un proche ayant déjà travaillé dans ce secteur.

o 19% ont été conseillées par leurs parents ou leur famille.

o Les médias, les réseaux sociaux et la télévision ont joué un rôle pour 11% des personnes.

o Les événements comme les journées portes ouvertes ont convaincu 10% des répondants.

o Les conseillers d'orientation et les organismes comme Pôle Emploi ont orienté respectivement 8% et 7% des personnes.

Projections professionnelles :

o 50 % souhaitent continuer leur formation,

o 25 % envisagent d’entrer directement sur le marché du travail.

o 15 % sont encore incertains.

o 10 % envisagent une réorientation vers d’autres métiers (s’agit-il des métiers de la petite enfance ou du soin)

Pour finir, lorsque l’on questionne le choix futur du métier qu’ils souhaitent exercer, les répondants en formation choisissent en majorité (à 58%) des métiers « autres » que les métiers identifiés de l’aide à domicile (pour la famille et les personnes fragiles).

En conclusion, bien que les personnes en formation trouvent un intérêt pour les activités liés aux métiers de l’aide à domicile, privilégiant les aptitudes/activités relationnelles et communicationnelles et justifient leur choix d’orientation par la volonté d’aider les autres, l’importance et l’utilité sociale de ces métiers. Ils pointent également du doigt la question de 

la reconnaissance et de la valorisation de ce métier comme frein à leur future insertion professionnelle.
C’est pourquoi la moitié (50 %) voit leur avenir dans ce secteur, mais sous réserve de meilleures conditions de travail et d’une rémunération plus juste au même titre que les professionnel(le)s de la branche.