Consultation conduites addictives : mieux appréhender les besoins des dirigeants
L’Aract Normandie et ses partenaires ont mené une consultation à destination des dirigeants, chefs d’entreprise et employeurs de la région sur la prévention des conduites addictives en milieu professionnel avec pour ambition d’appréhender leurs préoccupations, besoins et attentes sur les pratiques addictives au sein de leurs équipes. Voici les résultats.
Actualité - Publié le 20 novembre 2024 - Modifié le 26 novembre 2024
Même si 56% des dirigeants estiment que les conditions de travail ont un impact sur l’émergence ou le renforcement des pratiques addictives seulement 11% d’entre eux ont les pratiques addictives comme sujet de préoccupation.
estime que les conditions de travail ont un impact ou renforcent les pratiques addictives
Un sujet tabou
Près des deux tiers des dirigeants interrogés reconnaissent que parler d’addictions ou de pratiques addictives au travail est un sujet délicat voire tabou. Pourtant, ils attestent à plus de 90% que les pratiques addictives nuisent au bon fonctionnement, à la performance de la structure et qu’elles ont un impact néfaste et délétère sur la sécurité des salariés. 88% considèrent que ces pratiques doivent être appréhendées comme des pathologies.
des dirigeants pensent que les pratiques addictives sont un sujet tabou
Des actions à renforcer
Bien que 79% des dirigeants reconnaissent que les encadrants sont démunis pour traiter ou faire face aux pratiques addictives au sein de leurs équipes et qu’elles représentent un coût pour la structure, en dehors de quelques opérations de sensibilisation, peu d’actions concrètes de prévention semblent être mises en œuvre… alors que les pratiques addictives sont identifiées (tabac, alcool, cannabis, médicaments psychotropes, écrans, réseaux sociaux, sport, sexe, jeux d’argent...).
Quelques exemples d'actions
- Mise à jour du règlement intérieur avec un volet sur les produits illicites
- Information auprès des salariés sur les risques et les règles relatifs à la consommation de ces produits et sur les soutiens externes
- Optimisation ou amélioration des actions de prévention à l’égard des facteurs connus pouvant favoriser les pratiques addictives (risques psychosociaux, horaires atypiques, port de charges lourdes, travail isolé...)
- Élaboration d’une procédure à suivre lorsqu'un salarié présente un comportement étrange ou inhabituel
- Inscription du risque « Addictions » dans le Document unique
Des acteurs externes peu sollicités
31% des entreprises déclarent avoir déjà sollicité la médecine du travail pour obtenir des informations ou des conseils en matière de prévention ou de prise en charge des pratiques addictives, 11% un appui juridique, 9% un préventeur sur les risques professionnels, 8% un organisme spécialisé et enfin 7% un assistant social.
Méthodologie de la consultation
- Diffusion d'un questionnaire en ligne par les Services de prévention et de santé au travail - AMSN, ISTF, PST - et l'organisation patronale GHR, à l'ensemble de leurs adhérents de Normandie
- Préparation de l'enquête, traitement, analyse des données et rédaction du rapport de synthèse réalisés par l'Anact
- Terrain d'enquête : du 18 juin au 12 juillet 2024
- 128 dirigeants ont répondu