Comment parlez-vous du travail dans votre structure ? Consultation nationale Anact

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Comment parle-t-on du travail dans le cadre professionnel ? Avec quels effets ? Pour le savoir, l'Anact a lancé une consultation nationale. À la clé, un aperçu des pratiques de dialogue sur le travail.

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Auteur :
Anact
Date :
12 juin 2025

4 répondants sur 10 estiment parler rarement, voire pas, de questions liées à l'organisation de leur travail alors qu'ils jugent ces sujets comme essentiels pour faire un travail de qualité.

Ce sont les résultats d'une consultation nationale lancée par l'Anact qui a recueilli plus 2 600 réponses entre le 10 avril et le 9 mai 2025.

Important : cette consultation n’est pas un sondage. Les répondants ne forment pas un échantillon représentatif. Elle propose un éclairage sur les pratiques et ressentis autour du dialogue professionnel. 

Les résultats en vidéo

« Faible temps accordé au dialogue, manque de structuration des espaces pour le faire vivre, difficultés à déboucher sur des décisions... Les résultats de notre consultation invitent à davantage organiser, soutenir et reconnaître le dialogue professionnel. »

Caroline Gadou, directrice générale de l'Anact

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Photo agent Anact Caroline Gadou2

Source : Communication Anact

Transcription

Parler du travail, c’est productif !

2 600 actifs ont répondu à la consultation en ligne réalisée par l’Anact d’avril à mai 2025.

Signaux positifs

  • 67 % des répondants estiment qu’ils peuvent facilement parler de leur travail dans leur structure.
  • 58 % estiment pouvoir parler régulièrement des sujets liés à l’organisation de leur travail.
  • 57 % estiment que parler des sujets stratégiques contribue aussi à améliorer leur travail.
  • 65 % jugent que ces échanges ont un effet favorable sur leur travail.

Points de vigilance

  • 41 % des répondants déclarent qu’ils parlent rarement ou jamais de l’organisation de leur travail dans leur structure.
  • 46 % de ceux-ci évoquent comme raison le poids de tentatives précédentes de dialogue restées sans suite.
    Les autres freins évoqués sont un management peu à l’aise, l’absence d’espaces d’échanges adaptés, le manque de temps…
  • 56 % des salariés ne parlent que rarement ou jamais des sujets liés à la stratégie et la politique générale de leur structure.

Visuel de la ressource disponible au téléchargement
Source : Communication Anact

Pour faire un travail de qualité, les répondants estiment qu’il est essentiel de pouvoir parler de 5 sujets prioritaires :

  1. Leur charge de travail et la répartition du travail : 59 %
  2. Leur autonomie au travail, et les marges de manœuvre : 53 %
  3. Les difficultés et aléas : 47 %
  4. Le stress, mal-être : 43 %
  5. Les objectifs qui leur sont fixés : 39 %

Les sujets relatifs à l'organisation du travail

Des sujets inégalement discutés

  • 58 % de répondants déclarent pouvoir régulièrement parler des sujets qui touchent à l’organisation de leur travail ( charge de travail, autonomie, objectifs, difficultés....).
  • 41 % estiment cependant pouvoir n’en parler que rarement ou jamais.

Parmi les principales raisons avancées : 

  • Des tentatives de dialogue passées infructueuses : 46 %,
  • Un manageur peu à l’aise : 45 %,
  • L’absence d’espaces d’échanges adaptés : 44 %,
  • Le manque de temps ou de disponibilité des interlocuteurs : 43 %,
  • Un manque de culture du dialogue interne : 38 %.

Analyse

41 % de personnes interrogées qui ne parlent que rarement des sujets fortement liés à la qualité de leur travail, c’est un point d’alerte, une confirmation que le dialogue sur le travail n’est pas aujourd’hui perçu comme un levier de qualité de vie et des conditions de travail, d’attractivité ou de performance.
Le manque de temps accordé au dialogue et le manque de structuration du dialogue (espaces peu adaptés, manageurs peu formés pour animer ce dialogue) renvoient au besoin de davantage investir et organiser le dialogue professionnel en prenant en compte les expériences passées - dont on voit ici qu’elles peuvent avoir un effet négatif.

Mais des effets perçus comme majoritairement positifs

Quand les discussions sur les sujets d’organisation du travail sont régulières, 65 % des répondants estiment qu’elles ont un effet favorable sur leur qualité de travail

Les raisons suivantes sont avancées :

  • Elles facilitent le partage d’idées et de bonnes pratiques dans l’équipe (81 %)
  • Elles favorisent la prise de décisions au niveau de l’équipe (56 %)
  • Elles enrichissent les décisions du manager (46 %)

30 % estiment cependant que ces discussions ont peu, voire pas d’effets sur la qualité de leur travail. Les raisons identifiées sont principalement :

  • des échanges sans suites : 54 %
  • des interlocuteurs qui n’ont pas de pouvoir ou des marges de manœuvre décisionnelles : 42 %
  • des résultats de ces échanges insuffisamment précis : 33 %

Analyse

Il ressort des résultats que le potentiel d’efficacité des discussions sur le travail reste principalement vu ou recherché au niveau de l’équipe de travail concernée alors que les études et expérimentations montrent que ces échanges peuvent irriguer les décisions aux différents niveaux de l’entreprise.

Des sujets moins souvent discutés

Parmi les répondants, 56 % estiment ne parler que rarement (voire jamais) des sujets liés à la vie et la politique générale de la structure contre 43 % qui estiment en parler souvent ou très souvent.

Quand ces discussions prennent place, 57 % jugent pourtant qu’elles ont un effet favorable sur la qualité de leur travail. Pour les répondants, elles permettent en particulier de :

  • mieux comprendre les orientations de la structure (68 %),
  • faire remonter des informations ou problèmes à la direction (66 %),
  • adapter les décisions stratégiques (62 %).

Quand ces discussions prennent rarement place, les répondants mettent en cause :

  • un manque de « culture » du dialogue stratégique, (53 %),
  • l’absence d’espaces adaptés (44%),
  • un encadrement peu réceptif (38%).

Analyse

Le dialogue stratégique semble aujourd’hui moins accessible que celui sur les conditions concrètes de travail. Ce constat souligne un enjeu d’acculturation au sein des organisations : faire en sorte que chacun puisse non seulement comprendre les orientations de l’entreprise, mais aussi y contribuer.

Des manageurs plus positifs sur leur capacité à discuter de ces sujets

Les manageurs se distinguent peu de l’ensemble des répondants sur l’identification des sujets de dialogue essentiels pour favoriser la qualité du travail de leurs collaborateurs.

Ils apparaissent cependant plus optimistes sur leur capacité à discuter de ces questions ainsi que sur les effets de ces discussions sur la qualité de travail de leurs collaborateurs. Si l’on zoome sur les sujets d’organisation du travail : 89 % estiment pouvoir en parler souvent et 93 % estiment que ces échanges sont bénéfiques.

Analyse

Si les manageurs identifient des freins au dialogue interne proches de ceux invoquées par l’ensemble des répondants (manque d’aisance du management, manque de temps, manque d’espaces, question culture interne.), ils pointent comme raison principale dans une forte proportion le poids du manque de marges de manœuvre dont ils disposent eux-mêmes.