webinaire Conditions de travail des chauffeurs et livreurs des plateformes numériques.
Appel à projets Fact "Agir sur les conditions de travail dans la filière logistique"
Réalisations et projets - Publié le 21 février 2024 - Modifié le 09 mai 2025
Aide : Fonds pour l'amélioration des conditions de travail
Appel à projets national sectoriel
Calendrier : 2022-2025
21 candidatures déposées – 14 projets retenus
Enveloppe financière dédiée : 792 983 €
Porteurs de projets : acteurs-territoriaux privés ; entreprises et associations de moins de 300 salariés
Bénéficiaires : entreprises et associations de moins de 300 salariés
Contexte
Secteur charnière entre production et consommation, les activités logistiques regroupent à la fois le transport, le stockage, le tri, diverses opérations de manutention de marchandises ainsi que la gestion et la production des flux d’informations liés à ces flux physiques. Avec 150 000 entreprises, la filière logistique compte 1,8 million d’emplois en France. Les dernières études prospectives conduites par France Stratégie et la DARES mettent en évidence que les besoins de recrutement dans le secteur vont rester importants dans les prochaines années, notamment sur les postes d’opérateurs logistiques - caristes, manutentionnaires, préparateurs. Ces emplois sont peu attractifs, en raison notamment des conditions d’emploi et de travail difficiles dans ce secteur.
L’organisation du travail dans les entrepôts, concentrées aux périphéries des villes pour respecter la réduction drastique des délais de livraison, se caractérise généralement par une parcellisation et une standardisation des tâches d’entreposage, proche du travail industriel. De nombreuses activités sont traversées par de fortes contraintes organisationnelles, liées notamment à des flux hypertendus, des problématiques de manutention, de palettisation, et des difficultés de livraison, conduisant à une intensification du travail, avec des répercussions importantes sur la santé des salariés.
Malgré la mécanisation des moyens de manutention, les préparateurs de commandes, conducteurs et livreurs sont amenés à soulever, déplacer ou transporter des charges lourdes, parfois sous pression de temps. Les manipulations manuelles et ports de charges sont les premières causes d’accidents du travail, devant les chutes de plain-pied et l’utilisation d’engins mécaniques. Au-delà de la pénibilité physique, la dépendance des entreprises aux exigences de la clientèle (tenue des délais de livraison, impératifs de flexibilité et de coûts) et l’organisation du travail de leurs fournisseurs (horaires, locaux, matériel, …) impacte également les conditions de travail des salariés du secteur en favorisant l’apparition de risques psychosociaux.
Au-delà des activités inhérentes aux plateformes logistiques, c’est bien l’ensemble de la filière qui est confrontée à des risques professionnels.
Objectifs de l'appel à projets
Cet appel à projets du Fact, lancé en partenariat avec France Logistique et l’OPCO mobilité, visait à soutenir des actions ambitieuses et innovantes, conduites par ou pour des TPE-PME de la filière logistique (transport de marchandise et distribution, entrepôts et logistique, approvisionnement et commerce de gros, …quels que soient les secteurs d’activités) afin de les aider à traiter simultanément les enjeux de santé au travail et d’efficacité productive. Il s’agissait de donner la primauté à la prévention primaire - qui tend à supprimer ou limiter les risques professionnels à la source – mais également d’aller au-delà de la sensibilisation des entreprises du secteur, et au-delà de l’appui à la mise en conformité avec leurs obligations en matière de prévention des risques.
Plusieurs problématiques ou sujets, en lien avec les enjeux économiques, sociaux et environnement, étaient proposés :
-La prévention des risques professionnels (TMS, charge lourdes, chutes de plain-pied, chute de quai, accidents de la circulation, addiction, RPS…) en prenant en compte la spécificité des différentes populations au travail et en proposant des initiatives en lien et en complémentarité avec les recommandations et actions émanant du réseau des préventeurs et des plans régionaux de santé au travail ;
-La situation particulière des salarié(e)s intérimaires et les enjeux d’amélioration des conditions de travail de ces populations, en lien notamment avec les Services de Prévention et de Santé au Travail, les enseignes d’intérim et leurs agences d’emploi ;
-La conduite de projets de transformation ou d’aménagement d’espaces de travail liés aux transitions écologiques et numériques engagés au niveau de la filière logistique, qui associent les salariés et prennent en compte le sujet des conditions de travail ;
-L’intégration et les parcours professionnels des travailleurs.ses - quel que soit leur statut : salariés, intérimaires… - au sein des emplois de la filière Logistique ;
-Les questions d’organisation du travail et de coopération entre partenaires d’une même chaîne logistique,dans la perspective d’engager des plans d’actions concertés sur des sujets spécifiques - logistique urbaine, dernier kilomètre, implant logistique au sein d’entreprises… ;
-Le développement d’une culture de la prévention dans les TPE PME de la filière avec le soutien des branches professionnelles et acteurs du secteur.
14 projets financés
Les treize projets retenus suivent des dynamiques, des échelles (entreprise, secteur ou territoire) et des configurations variées. Il s’agissait notamment d’encourager et d’accompagner la transformation des organisations du travail, de prévenir la pénibilité, le risque d’accident, les troubles musculo-squelettiques et les risques psycho-sociaux, ou encore de questionner les conditions de travail des salariés spécialisés dans la livraison du dernier kilomètre.
Dans ces contextes, le dialogue social est plus ou moins structuré, et l’expérience en matière de dialogue professionnel plus ou moins avancée. Différents types d’actions (expérimentation, étude-action) et de points de vue (dirigeants, salariés, syndicats de salariés, acteurs de branche) rendent ce panel de projets particulièrement intéressant à observer. L’ensemble des projets se caractérise par une dimension participative et collective, avec un ancrage territorial ou sectoriel variable. Ils donnent à voir les problèmes que les porteurs de projets ont tenté de surmonter, de dépasser, de résoudre.
Les projets retenus ont bénéficié de l’appui financier du Fact et d’un accompagnement par un ou plusieurs consultants indépendants. Cela s’est traduit par l’apport ponctuel d’expertise sur les questions des conditions de travail, d’organisation, de dialogue professionnel et social, etc. Les porteurs ont également réalisé un diagnostic, conçu un plan d’action ad hoc, puis mis en œuvre une expérimentation ou une étude-action, et tiré des enseignements issus de la mise en œuvre de leur projet.
Tout savoir sur le Fact
Le Fact est un dispositif d'aide publique gérée par l'Anact, par délégation du ministère du travail. Dans le cadre d'appels à projets, le Fact attribue des subventions pour promouvoir et soutenir des projets conduits par ou pour des PME en faveur de l'amélioration des conditions de travail.