Lieux et dates des sessions
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Publié le 16/02/2022
Publié le 16/02/2022
Ce service public d’aide et d’accompagnement à domicile de 80 personnes fait face à une amplification du phénomène d’absentéisme qui touche les intervenant.e.s de terrain: la situation est passée d’une douzaine d’absents quotidiennement en moyenne à un pic d’une vingtaine qui dure dans le temps.
Les premiers constats issus d’une analyse des arrêts de travail mettent en évidence :
- une augmentation des maladies professionnelles (passées de 461j/an à 718j/an en 2 ans) ;
- une explosion des maladies ordinaires : un nombre de jours d’arrêts des six premiers mois de l’année équivalents au nombre de jours d’arrêts sur un an habituellement) ;
- une hausse des arrêts de maladie longue durée .
Pour comprendre les causes à l’origine de ce fort taux d’absentéisme et agir efficacement, une première réunion de travail entre la direction et les représentants du personnel met en évidence 4 axes de travail à investiguer de manière approfondie pour identifier les principaux facteurs explicatifs de l’absentéisme et les pistes de solutions :
- Le temps de travail : comprendre les liens de causalité entre l’aménagement du temps travail et la santé et l’engagement au travail des intervenant.e.s de terrain.
- L’adéquation des moyens aux objectifs sur certaines interventions prévues sur une durée de 30 minutes notamment : analyser l’activité de travail des intervenant.e.s, repérer les ressources mobilisées dans le travail, les principales contraintes auxquelles les professionnels font face, les stratégies qu’ils développent pour faire leur travail et les effets qu’ils perçoivent en termes d’atteinte à la qualité attendue, à la santé et à la satisfaction au travail.
- Les échanges sur le travail : identifier les besoins et les modalités pertinentes pour véritablement en faire une ressource collective.
- La gestion des remplacements : analyser l’activité de travail des responsables de secteur : leurs ressources, leurs contraintes pour faire face aux situations d’urgence, leurs pratiques et les effets qu’ils en tirent en termes de santé et de performance, pour eux, pour les usagers et pour les intervenant.e.s.
Dans le cadre d’un dialogue social constructif dont l’ambition est de partager des éléments explicatifs de la situation et de co-construire des réponses, des modalités d'enquête sont envisagées pour approfondir un état des lieux sur les 4 sujets de travail identifiés paritairement. Des entretiens individuels et collectifs sont réalisés par l’Aract auprès d’un échantillon d’intervenant.e.s (représentatif des âges, sexes, anciennetés, qualifications, statuts, secteurs, moyens de mobilités, restrictions médicales). En parallèle, des entretiens individuels et des observations de situations de travail des responsables de secteurs sont organisés.
L’analyse transversale des données recueillies aboutit à l’élaboration de deux hypothèses fortes :
1 : les référents de secteur (RS) sont en difficulté car ils font face à des contraintes importantes de quantité et de complexité de tâches à réaliser dans des conditions de pression temporelle, d’interruptions intempestives, de charge émotionnelle et de forte variabilité de leur charge de travail (nombre d’arrêts, nombre d’appels, accueil physique, demandes de congés, remplacements à l’aide sociale, gestion des clefs, etc.) avec des ressources insuffisantes sur les plans de l’autonomie (organisation des tâches, gestion des mails, souplesses managériales qui passent par la hiérarchie), du soutien et de la reconnaissance des équipes et de la hiérarchie et des outils informatiques (le passage récent à la télégestion ayant entrainés des pertes de fonctionnalités et des bugs réguliers).
2 : L’explosion des données de l’absentéisme depuis le début d’année est le résultat d’un phénomène d’usure professionnelle source d’une désorganisation et d’un « sur » absentéisme. En effet, l’usure physique et mentale des auxiliaires de vie scolaire (AVS) induit une multiplication des arrêts de travail et de nombreuses restrictions médicales qui pèsent sur le fonctionnement de la structure à tous les niveaux. D’une part, la charge de travail et la nature des activités des responsables de secteurs sont impactées (difficultés à trouver des solutions, relations avec le personnel de terrain qui se centrent exclusivement sur les urgences et les problèmes à régler). D’autre part, la charge de travail sur le terrain se reporte sur le personnel présent dont le planning se dégrade avec notamment des remplacements à assurer de manière intempestive et qui s’épuise à son tour, et ne parvient plus à concilier le travail et le hors travail. Les intervenants expriment le « sentiment d’être dépossédé de leur vie, de leur temps ».
En partant de ces 2 hypothèses, deux groupes de travail ont été constitués pour élaborer des propositions en vue de :
2. développer un aménagement du temps de travail favorisant une meilleure récupération et un meilleur compromis temporel.
Les groupes de travail composés de l’ensemble des métiers se sont concentrés sur la production de recommandations à mettre en discussion au sein du comité de pilotage paritaire du projet.
17 propositions ont été élaborées et discutées. Elles concernaient diverses dimensions déterminantes du travail des RS et des intervenant.e.s.
Indicateurs de suivi des plans d’actions : taux d’absentéisme et une analyse des absences ; nombre d’appels des agents et des usagers ; baromètre QVT ; temps consacrés par les référents de secteur à travailler des missions de fonds ; enquête de satisfaction usager ; fiche de réclamation.